Le chanteur d'opéra robot fait sa première à Berlin

Quel est le code vestimentaire à l’opéra robot? Les interprètes chantent-ils ou téléchargent-ils simplement le contenu de l’opéra sur un serveur partagé? Le public doit-il atteindre un certain niveau de décibels avant le début d’un rappel ?

Telles seront les questions sur les lèvres de nombreux Berlinois cultivés aujourd’hui, après la première d’un nouvel opéra au Komische Oper de Berlin hier soir, remarquable pour mettre en vedette un petit robot dans le rôle principal.

Capture d'écran du 22/06/2015 à 12h30h55.png

L'opéra, intitulé Ma dame carrée et créé par le collectif d'artistes anglo-allemand Gob Squad, suit l'histoire de Mylo, un robot du laboratoire de recherche en neurorobotique de l'université des sciences appliquées Beuth de Berlin.

Au fil de l'opéra, Mylo traverse les différents départements du Komische Oper Berlin et découvre la musique et l'émotion humaine.

« Pour nous, le robot est un moyen de nous regarder en tant qu'humains et de nous poser la question: qu'est-ce qui fait de nous un humain, et qu’est-ce qui nous différencie d’une machine ou d’un objet? Johanna Freiburg, membre de la Gob Squad dit 

Reuters. « L’empathie et la capacité de ressentir sont cruciales, je pense, pour y parvenir. En regardant le robot, nous réfléchissons sur nous-mêmes.

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La pièce est basée sur la comédie musicale des années 1950 Ma belle dame, à son tour basé sur le jeu Pygmalion par George Bernard Shaw. Dans ces versions de l'histoire, Henry Higgins, professeur de phonétique, parie qu'il peut faire passer Cockney la demoiselle d'honneur Eliza Doolittle en duchesse en lui apprenant à articuler comme une dame de la haute société.

Je ne suis pas sûr que Mylo ferait une dame aristocratique convaincante.

Introduire un robot dans un opéra soulève des questions intéressantes sur la nature de la performance. Des informaticiens ont déjà réussi à apprendre à des robots à composer leur propre musique. Si les robots pouvaient apprendre à interpréter la musique comme des indications scéniques, un opéra entièrement robotisé généré de manière procédurale ne serait pas impensable. Se pose la question suivante: s’il n’y a pas d’implication humaine (en dehors de la programmation initiale), cet opéra aurait-il une valeur artistique?